Les prêches nocturnes d’Ali Belhadj pour inciter les jeunes à occuper la rue
L’ex-numéro deux du FIS dissous, Ali Belhadj, profite des soirées du Ramadhan pour se pavaner dans les mosquées afin de prêcher sa «bonne» parole et se faire passer pour un homme libre persécuté ! D’El-Harrach à Badjerrah en passant par Kouba, cet ancien chef du FIS dissous, qui marche à l’aide d’une béquille, multiplie les sorties nocturnes en appelant les jeunes «fidèles» à «faire de l’Algérie une vraie terre d’islam». Autrement dit, il les appelle à réaliser son rêve d’instaurer une république théocratique à l’instar de ce qu’ont fait les mollahs en Afghanistan.
Lors de ses interventions, il attaque directement les autorités algériennes qu’il accuse de vouloir le faire taire et l’empêcher d’être en contact avec le monde extérieur. «Vous savez, cela fait 14 ans que j’ai quitté la prison. Et je suis toujours sous surveillance, poursuivi et pourchassé», a pesté Ali Belhadj en s’adressant à des centaines de fidèles venus accomplir la prière des Tarawih spécifique au mois sacré du Ramadhan. «Tout le monde parle librement dans ce pays, sauf ceux qui veulent dire la vérité. Ceux-là sont interdits de parole et même réprimés. Même la route leur a été fermée», s’est-il encore plaint, avant que ses fidèles soutiens ne réagissent en faisant entonner le fameux slogan du FIS dissous : «Pour elle on vit, pour elle on meurt, au nom de Dieu nous combattons…».
Par ses propos, l’ex-numéro deux du FIS dissous vise directement la présidence de la République qui lui a interdit, au nom de la loi, de mener des prêches aussi bien à Alger qu’à l’intérieur du pays. La réaction de la Présidence intervenait suite à une série de prêches d’Ali Belhadj incitant à la violence et au «djihad». Pourtant, bien qu’il ait quitté la prison, Ali Belhadj, qui a appelé clairement en 1991 à prendre le pouvoir par la force des armes, est toujours interdit de prêcher, de participer à une activité politique, syndicale ou associative, à organiser des regroupements de plus de trois personnes dans les mosquées. Mais cet ex-numéro deux du FIS dissous, des plus radicaux, a toujours fait fi des lois de la République, narguant les autorités et criant à la «hogra» lorsqu’il se faisait arrêter. Ali Belhadj ose même parfois parler de démocratie qu’il avait pourtant déclarée «kofr».
Belhadj, qui reste l’un des responsables de la décennie de terrorisme avec son lot de morts et de destruction d’édifices publics et privés, appelle ouvertement les jeunes à se mobiliser pour encore une fois défendre «son islam». «L’avenir est pour vous mes frères ! Soyez sages. La victoire est pour les croyants. Il faut instaurer l’islam dans ce pays», a-t-il lancé à un groupe de ses supporters devant une mosquée d’El-Harrach.
Saisissant ces moments d’incertitude que vit le pays en raison de la crise économique, Ali Belhadj tente ainsi de manipuler les foules comme il le faisait dans les années 1990, dans un autre contexte de crise financière plus dure que celle d’aujourd’hui. C’est dire qu’il ne perd pas de vue son projet obscurantiste qu’il avait échoué à concrétiser dans les années 1990.
Hani Abdi
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