La Présidence rassure le Cnapeste : Ahmed Ouyahia va-t-il tomber ?
Par Karim B. – Les responsables du Cnapeste, le syndicat des enseignants le plus radical, laissent entendre que la décision de mettre fin à leur débrayage et de reprendre les cours a été prise suite à des contacts avec les plus hautes autorités du pays. Cela signifie que la présidence de la République a décidé de prendre les choses en main après l’échec du gouvernement dans ses négociations avec les enseignants dont le mouvement de grève illimitée constituait une réelle menace sur l’année scolaire et risquait de perturber la tenue des examens de fin d’année.
C’est la deuxième fois que la présidence de la République court-circuite l’exécutif. La première fois, ce fut lors des émeutes provoquées par le refus de l’APN d’accorder davantage de fonds pour la promotion de la langue amazighe. Des citoyens avaient alors investi la rue pour dénoncer ce déni culturel de la part des «élus du peuple». Le Premier ministre, son gouvernement et les partis du pouvoir étaient alors montés au créneau pour dénoncer une tentative de déstabilisation, accusant les manifestants de vouloir créer des troubles dans le pays.
A la surprise générale, le président Bouteflika avait pris tout le monde de court en répondant à la colère de la rue par une décision historique, celle d’officialiser le Jour de l’An amazigh, Yennayer, et d’annoncer la création d’une académie amazighe.
La révélation faite par les responsables du Cnapeste intervient dans un contexte marqué par l’intrigante absence du Premier ministre, dont les seules activités couvertes par la Télévision officielle furent l’audience accordée à un ministre palestinien de second ordre et l’accueil protocolaire du chef de l’Etat turc en raison de l’invalidité du président Bouteflika. Ahmed Ouyahia s’était, auparavant, prononcé sur la grève des enseignants et des résidents en tant que secrétaire général du RND, dénigrant les grévistes pour avoir pris les élèves et les malades en otage et joignant sa voix à celle de cinq groupes parlementaires qui s’étaient ligués contre les fonctionnaires frondeurs.
La réaction de la présidence de la République et l’éclipse d’Ouyahia sont-elles le prélude à un remaniement imminent du gouvernement ?
K. B.
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