Musique, plats, habits : le Maroc fait main basse sur le patrimoine algérien

Maroc pillage patrimoine algérien
«Mauresques dansant» de Chassériau devenu «Deux Marocaines dansant». D. R.

Par Kamel M. – Des observateurs ont fait part à Algeriepatriotique d’une opération de pillage du patrimoine algérien par le Makhzen. Si l’opinion publique nationale a eu vent, il y a quelques mois, du «vol» par le Maroc de la musique raï pour l’enregistrement de laquelle ce pays a introduit une demande à l’Unesco pour son inscription au patrimoine mondial immatériel, d’autres éléments de l’histoire de l’Algérie ont également été détournés sans que les Algériens le sachent.

Il en est ainsi des livres de gastronomie supposée marocaine qui regorgent de recettes algériennes que les Marocains accaparent et présentent en tant que plats traditionnels marocains. Plus grave, en 2008, nous apprend une source informée, le musée de New York a présenté le buste en bronze de Juba II comme étant marocain. Le même buste du roi numide est actuellement exposé au Louvre d’Abu Dhabi en le présentant comme étant le roi du Maroc.

A cela s’ajoutent les bijoux kabyles fabriqués à Beni Yenni, dans la wilaya de Tizi-Ouzou, mais dont s’enorgueillissent les Marocains qui s’en approprient l’origine. Il en est de même pour le caftan «El-Qadi» et Fergani de Constantine, la robe kabyle, le karakou algérois, la chedda de Tlemcen, la mlahfa chaouie, la blousa d’Oran, le burnous et autres vêtements propres à la culture algérienne. Les bijoux algériens ne sont pas épargnés : jbin, assaba, khalkhal, rdif, kheit e’rouh, etc.

Nos sources affirment que ces vols ne sont pas le fait de quelques stylistes, mais ils sont soutenus officiellement par le Makhzen, puisque des médias publics marocains diffusent des émissions dans lesquelles ce patrimoine est présenté comme étant marocain et des festivals sont dédiés à ce patrimoine matériel algérien.

Les pilleurs marocains utilisent les réseaux sociaux qu’ils inondent de vêtements, de plats, de pâtisseries, de chansons et d’artisanat algériens détournés, tandis que des stylistes marocains sont subventionnés par le Makhzen pour organiser des défilés à travers dans le monde pour y vanter la richesse du «patrimoine marocain» en faisant défiler des mannequins habillés des tenues de toutes les régions l’Algérie.

«Même nos martyrs ont été récupérés par le Maroc», s’indignent nos sources qui affirment qu’«on assiste à une réécriture de l’histoire par le Maroc qui prétend que ce serait grâce au Maroc que l’Algérie a arraché son indépendance».

Des Algériens dénoncent régulièrement cette razzia sur les réseaux sociaux.

«Le nombre de propagandistes marocains qui volent notre culture à travers le monde est hallucinant», s’étonnent nos sources, qui estiment qu’«il est impossible que ce mouvement massif et rapide ait été créé spontanément par des Marocains lambda». Nos sources évoquent une «vraie politique de guerre culturelle» déclarée par le Makhzen à l’Algérie, une guerre où tout est permis, si bien que même le nom d’un tableau de Théodore Chassériau peint à Constantine dans les années 1850 montrant des danseuses de Constantine exécutant la danse des mouchoirs, intitulé Mauresques dansant, a été rebaptisé Deux Marocaines dansant.

K. M.

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