La théorie du vide

manif anticonstitutionnalité
Hier à Alger-Centre, lors de la marche des étudiants. PPAgency

Par Saïd N.Tous les commentateurs politiques n’arrêtaient pas, depuis hier, d’alerter sur la situation d’anticonstitutionnalité dans laquelle se trouve tout l’Etat algérien après l’expiration du mandat provisoire d’Abdelkader Bensalah. Un nouvel épouvantail qui a pour nom : le «vide constitutionnel».

Certains politiques comme Saïd Sadi trouvent même que c’est le moment d’appeler à la désobéissance civile par des grèves générales, dès lors qu’aucune loi, aucune autorité n’est légitime dans le pays.

D’autres voix, tout aussi alarmistes mais plus responsables, pressent le pouvoir de fait qu’incarne l’état-major de l’ANP d’accepter une forme de transition qui passera nécessairement par le départ des titulaires des deux principaux postes de l’Exécutif, à savoir le chef de l’Etat intérimaire et son Premier ministre. Or, ce que nous proposent les partisans de cette option, qui fait aujourd’hui l’unanimité au sein de l’opposition, c’est d’éviter au pays un vide constitutionnel avec, toutefois, le risque de le replonger dans un vide institutionnel qui est autrement plus dangereux pour la stabilité du pays. N’est-ce pas malheureux que le destin de l’Algérie tienne au choix qu’il faudrait faire entre deux vacuités ? N’y a-t-il plus vraiment aucune autre solution pour sortir de l’ornière et épargner à l’Algérie cette double fatalité ?

Théoriquement, la solution la moins coûteuse et la plus démocratique est d’aller aux élections le plus rapidement possible, seul moyen pour éviter – ou réduire – à la fois le vide constitutionnel et le vide institutionnel. Mais, en pratique, ce n’est pas du tout possible, tant que les décideurs actuels s’obstinent à vouloir imposer leur feuille de route.

C’est que le pouvoir sait que s’il cède aux revendications du hirak maintenant, il s’en trouvera obligé d’accepter une transition, avec de nouvelles institutions, sur laquelle il risque de ne pas avoir le contrôle. Il sait aussi que s’il refuse de marcher, il assumera ce creusement du vide constitutionnel.

Un cercle vicieux.

S. N.

Comment (7)

    baba Sidou
    12 juillet 2019 - 4 h 36 min

    « Digage » bien dit ,la loi des »Randjass » on y est bel et bien sous sa merci…..tout est contrôlé en ce moment.

    Zaatar
    11 juillet 2019 - 13 h 25 min

    A ceux qui n’auraient pas compris que tout peut émerger du vide, sachez qu’après avoir décrété la répression de l’emblème amazigh, l’autorité régnante dénonce le slogan de “Dawla madania, machi 3askaria”, un slogan au demeurant érigé en principe fondateur de l’État algérien par la Plateforme de la Soummam. Et maintenant attribué aux traîtres. C’est avec la même irritation que Gaïd Salah a réfuté l’appellation de prisonniers politiques ou d’opinion aux manifestants arrêtés pour détention de l’emblème amazigh et dénoncé le slogan pour un État civil. Cette volonté de dépouiller le mouvement populaire de ses messages politiques les plus significatifs, ceux qui lui donnent une dimension identitaire comme ceux qui portent sur la nature souhaitée de l’État, montre que l’autorité en place a déjà établi ses choix idéologiques à l’intention du futur pouvoir. Et pour cause, au même moment, l’assemblée nationale s’apprête à élire à sa tête un député islamiste « de l’opposition » soutenue par les partis de l’alliance encore au pouvoir.

    Zaatar
    11 juillet 2019 - 9 h 01 min

    Tout peut émerger du vide. Le vide contient tout, et H’mida est bien conscient du vide.

    Digage!!
    10 juillet 2019 - 18 h 25 min

    Nous sommes en plein régime militaire.
    La dictature est en place.
    Vous pouvez utilisez tous les adjectifs du dictionnaire, ça ne changera rien à la situation actuelle.
    Gaid Salah à pris le pouvoir et il exerce son pouvoir absolu sur le pays.
    La Constitution, le Dialogue, c’est du khorti destiné à la consommation internationale.
    Gaid Salah montre ses Randjass, il nomme et dégomme qui il veut. La justice est à ses ordres. Le Gouvernement est à ses ordres. Bensalah est à ses ordres. Tout le pays est sous sa Botte. Il n’y a aucune institution qui échappe à son contrôle.
    Donc nous sommes véritablement sous une dictature militaire et pas la peine de se le cacher.
    Au peuple de s’exprimer, soit cette situation lui convient, soit il doit lutter contre la machine infernale de l’armée pour arracher sa liberté.

    Mouloud
    10 juillet 2019 - 18 h 07 min

    Vide constitutionnel…wech heda?la fin du monde..une constitution truquee..salie..par boutef et consorts..adaptee aux desirs de fakhariatou..et de son serail..depuis quand on parle de constitution en algerie?? Sui l a lue?l a t on expliquee au chaab?..distribuee gratis sous forme de livret??non..le chaab va voter sans savoir de quoi il s agit…sous la menace..pas de carte de vote tamponnee…des problemes..resultat des courses..voyez ou on est..plutot le vide constitutionnel que le plein devoleurs et de pilleurs qu on ramasse maintenant par fourgons entiers..grace a qui?..au hirak populaire et au rugissement de l anp..en attendant le karcher republicain

    Anonyme
    10 juillet 2019 - 13 h 38 min

    Le vide constitutionnel peut exister dans les pays démocratiques pas dans les territoires bédouino-islamiques dit « pays arabo-islamiques »ou les cheik al qabila alias les fakhamatou qu’il soit prince ,roi ou président sont à fois la constitution,la vie,la mort,l’enfer et le paradis.

    MELLO
    10 juillet 2019 - 12 h 26 min

    Vide constitutionnel , vide institutionnel , vide d’élection présidentielle , un terrain miné sur lequel évolue notre pays dont les responsables ont toujours loué la solidité des institutions . Au final , il a suffit de l’application d’un seul article de cette constitution pour « tomber » dans ce vide constitutionnelle, cela ne veut dire qu’une seule chose , cette Constitution bloque le pays. La Constitution est rédigée par des hommes , si on doit passer outre , on doit le faire. La Constitution ne peut, en aucun cas passer outre la volonte POPULAIRE.
    L’amorce d’un dialogue entre les forces politiques , sans exclusion , est devenu indispensable . Outre ce cinema du 06 Juillet , il est indispensable que le pouvoir donne des gages de bonnes volontes a l’effet de debloquer la situation . Les principales revendications du mouvement populaire doivent être satisfaites , liberation des detenus d’opinions, liberation du champ mediatique, une periode de transition gérée par des personnalites respectables , propres et sans antécédents nefastes, suivie de la nomination d’un gouvernement de salut national jusqu’a l’election presidentielle.
    Le vide sera , par la volonté des patriotes , rempli de promesses pour un peuple qui ne fait que rêver.

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