Immaturités

immaturités
Les frustrations s'expriment à travers des blocages dans les capacités d'autonomie du citoyen. D. R.

Par Nouredine Benferhat – Dans notre société précaire et limitée dans son mouvement, la transformation qualitative doit se faire sur une évolution progressive et accompagnée dans ses mutations. Les repères qui accompagnent ce changement doivent restituer les valeurs familiales, de travail, de l’école et de la religion, tels que développées par la pensée moderne.

Faute d’environnement porteur, les projets les mieux élaborés apparaîtront comme autant de sursauts éphémères et générateurs de frustrations. Ces dernières vont s’exprimer à travers des blocages dans les développements des capacités d’autonomie du citoyen, voire même dans les régressions installant l’individu dans telle ou telle dépendance. Les formes d’immaturité civique risquent de s’accentuer.

L’immaturité liée à des contraintes assujettissantes, ainsi en est-il de la personne confrontée à l’épreuve du chômage, du diplômé marginalisé, du jeune confronté au désœuvrement, tributaire d’une conjoncture chaotique.

L’immaturité associée à la complexité croissante des problèmes de notre société : les poids d’une administration obèse, pléthorique et asphyxiante. L’adulte se sent humilié et infériorisé devant les contraintes qui lui sont infligées.

L’immaturité produite par le double langage politique, conservateur dans sa forme et castrateur dans ses pratiques, empêche l’affirmation d’une singularité adulte.

L’immaturité liée à une incapacité à anticiper, sur le moment présent, un présent tyrannique.

Ces immaturités vont se manifester par des crises qui vont jalonner la transition et que la maturité doit, à intervalles réguliers, assumer dans le passage d’un âge à l’autre.

N. B.

Comment (6)

    lhadi
    16 septembre 2020 - 20 h 23 min

    Les algériennes et les algériens qui s’identifient à l’autorité souveraine de la constitution et mettent l’accent en affirmant que les événements survenus ces derniers mois n’ont pas vu la victoire d’une Algérie contre une autre, ni une idéologie contre une autre, d’une région contre une autre, d’un clan contre un autre mais la victoire d’une Algérie qui veut se donner les moyens d’entrer forte et unie dans le troisième millénaire, sont des citoyennes et des citoyens qui font leur devoir.

    Primauté des devoirs sur les droits. Respect absolu de la loi. Tout est dit et éclaire le chemin du modèle de vie en commun qu’il nous faut continuer à bâtir pour être forts dans ce monde de globalisation politiquement et économiquement injuste.

    Le temps est venu de nous préparer à relever les défis et les enjeux qui assaillent la jeune nation Algérienne, non pas en imitant les autres mais en assumant notre identité qui est le ciment de notre cohésion.

    Il me parait, donc, utile et même salutaire, que le peuple algérien s’impose à lui-même un effort de lucidité sur les épreuves et les tourments, les erreurs et les échecs que l’Histoire, ancienne et proche, avait imposé à notre pays.

    Plus encore que le passé, c’est l’avenir qu’on doit évoquer pour insister sur la nécessité de construire ensemble un Etat fort, une République solide, une Algérie apaisée, moderne, prête à s’affranchir de tout dogme idéologique et, à saisir, sans idée préconçue, les formidables opportunités que lui offre, dans tous les domaines, un monde qui n’a jamais paru aussi ouvert, prometteur, même s’il n’a jamais rien perdu en lui-même de sa complexité.

    Je reste plus que jamais convaincu que les grands problèmes auxquels l’Algérie est confrontée – à commencer par les derniers événements – ne peuvent être résolus sans une prise de conscience et une volonté d’entente collectives seules à même d’accompagner l’entrée de notre pays dans le troisième millénaire et d’y faire fructifier ses atouts. Ce millénaire s’annonce porteur de bouleversements gigantesques, qui seront probablement la source d’autant de progrès et d’innovations que de drames, de crises, de conflits et d’instabilité.

    Fraternellement lhadi
    ([email protected])

      Ah ! El Hadi...
      17 septembre 2020 - 7 h 08 min

      …, Nostalgie quand tu nous tiens !
      Que c’était beau la révolution par le peuple et pour le peuple ! Ou encore, l’Homme qu’il faut à la place qu’il faut ! Et la révolution agraire? La terre à ceux qui la travaillent ! C’était pas beau ça ?
      Et qu’en reste t-il de ce beau paysage en ces lendemains qui déchantent : Un paysage en forme de gruyère que nous lèguent les sieurs Ould A…. et Saïd… A…
      En fait, vous avez été, vous êtes et vous resterez toujours le préposé à autre slogan creux : « Demain, on rase gratis ».
      Un conseil gratis, cher L’Hadi, ce logiciel éculé a eu payé lorsque le pétrole coulait à flots, désormais, il faut se tourner vers les énergies renouvelables sous peine de se fossiliser à jamais !
      Pour vous, rien que pour vous ! « Changer d’employeur pour changer d’air » !

    On dirait que cet...
    16 septembre 2020 - 16 h 03 min

    … article a été écrit sous le manteau est délibérément mis à l’abri des regards !
    Pourtant il a le mérite de soulever le tapis pour donner à voir la poussière qui y prospéré.
    Remontez-le en une pour faire secouer les poussières, non, pardon !
    « Les immaturités ».

    Que faire
    16 septembre 2020 - 14 h 30 min

    Comment attirer une diaspora productive si 90% ne parlent pas l’Arabe!
    En plus on parle de supprimer le français qui nous a permis de nous comprendre entre nous et avec ceux d’autres pays.
    UTILISER LE Français (comme MOYEN) ne veut pas dire dépendre de ce pays ou ne pas être musulman .
    Cette langue on la maitrise déjà.
    Cette langue permet aussi de ne pas couper le lien entre les générations!!!!!!!!!!!!!!!!!!
    Palestine, POLISARIO !

    Maturité dites-vous ?
    15 septembre 2020 - 17 h 29 min

    Oui ! Parlons-en :
    Un pays a qui on confisque sa véritable identité et qu’on formate dans une idéologie d’emprunt et de retour vers le passé ne peut que sombrer dans la désillusion des lendemains d’ivrognes !
    Pour s’aimer et aimer les autres, il faut commencer d’abord par être sois-même !
    Que tous ceux qui se reconnaissent qui ont mené le bateau « Algérie » à la dérive le quitte et mettent les voiles pour aller rejoindre les pays de cocagne qu’ils ont fait miroiter au pauvre peuple algérien dupé et trahi !

    Les effets de l’idéologie politique arabo-islamique
    15 septembre 2020 - 10 h 22 min

    En Algérie, il faudrait faire l’effort d’être clair et intellectuellement honnête quand on fait des analyses sociologiques ou anthropologiques sur le pays : le problème profond de l’Algérie n’est pas tant la langue arabe ou l’islam en tant que tel, mais l’origine de la « catastrophe Algérie » vient de l’idéologie politique arabo-islamique et tout ce qu’elle véhicule comme force de régression, d’arriération, aberration qui s’est diluée sur toute la société. Cela s’est engouffré jusque dans notre moelle épinière, nos neurones et nos gènes et ce sera difficile d’en guérir !

    L’origine vient du travail de massacre idéologique initié par le « célèbre » collectif Ben Bella-Boumediène – Bouteflika – Ali Kafi – Mahsas- Taleb Ibrahimi et tant d’autres encore de cet acabit. Pourtant la plupart d’entre eux étaient plus ou moins imprégné, ont même côtoyé durant des années la culture et les langues de pays modernes puisqu’ils étaient à l’étranger durant la révolution, qu’ils ont assisté à l’évolution du monde aussi bien avant l’indépendance qu’après et ce, grâce à leur voyage et leurs missions ! Mais il y avait chez eux cet entêtement, cet acharnement, cet aveuglement à inoculer très tôt à Algérie l’idéologie arabo-islamique et le panarabisme, et ce à n’importe quel prix. L’imprégnation de cette idéologie remonte déjà au mouvement national, dès les années 40. C’est l’Egypte qui en est le pourvoyeur attitré et principal avec la secte des Frères Musulmans puissante à l’époque, avec à ses côtés l’Arabie Saoudite, pays qui voulaient nous noyer à tout prix dans la Oumma islamya. C’est ce qui explique ce spectacle catastrophique de régression qui éclate à notre visage et qui continue, alors que l’Algérie est un pays d’abord tourné géographiquement vers la méditerranéen, et dont la culture ne devrait pas à voir grand chose avec la culture et les coutumes des pays du golfe persique et des monarchies du golfe ! On aura pu au moins faire l’effort de s’imprégner de l’islam des lumières (même si cela n’a duré que 2 siècles au maximum) plutôt que vers l’islam politique moyenâgeux. Dommage ! D’ailleurs je me souviens que durant plusieurs des décennies beaucoup de pays arabes dire : « les algériens ne sont pas des arabes » et ce, de part notre mentalité, notre manière et façon de vivre !

    PS : Pourtant je me souviens qu’avant les pays arabes disaient de nous : « les algériens ne sont pas des arabes » et ce, de part notre mentalité, notre manière et notre façon de vivre ! Il faut donc admettre et reconnaître que cette idéologie a joué un grand rôle dans notre régression à tous les niveaux qu’on observe aujourd’hui !

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