Comble du cynisme à Paris : Macron demande à Daech de combattre Daech
Par Kamel M. – Le comble de l’ironie a été atteint ce mercredi à Paris, où le président français a demandé à son hôte, Abou Mohamed Al-Joulani, de combattre Daech, autrement dit sa propre organisation terroriste. Le discours d’Emmanuel Macron, visiblement gêné de devoir débiter des propos louangeurs à l’égard de la marionnette que l’Occident à placée au pouvoir à Damas par les armes, a été qualifié d’indécent, voire d’insultant par de nombreux observateurs qui n’ont pas manqué de lui rappeler que les minorités alaouite, druze et chrétienne sont massacrées quotidiennement dans ce pays livré aux fanatiques religieux.
Transposée à la décennie noire en Algérie, dans les terribles années 1990, l’image du locataire de l’Elysée animant une conférence de presse aux côtés d’un chef terroriste aurait équivalu à une même scène réunissant dans la capitale française l’ancien président François Mitterrand et le sanguinaire Antar Zouabri, vantant les mérites du GIA qui aurait renversé «le régime algérien pour instaurer la démocratie». Le comportement de la France dans le dossier syrien est gravissime. Il aura dépassé par son cynisme ce que Nicolas Sarkozy a commis en Libye où Mouammar Kadhafi sera assassiné par les services secrets français et un régime islamiste lui sera substitué, avant que la situation n’évolue en faveur de la Turquie à l’ouest et des Emirats à l’est, au détriment de la stratégie échouée de Paris, isolé depuis.
Pendant que le chef terroriste de Daech, déguisé en dirigeant politique occidentalisé, récitait machinalement le texte que lui ont dicté les services de l’Elysée et du Quai d’Orsay, des millions de Syriens vivent dans un état de terreur absolue. Al-Joulani a, en effet, repris à la virgule près le même narratif des médias corrompus français sur la saisie de psychotropes que Bachar Al-Assad aurait produits en masse pour «empoisonner son peuple» (sic) et détruit les armes chimiques dont se serait servie l’armée syrienne «contre des villes entières» (re-sic). L’intervention de celui qui a repris son patronyme originel depuis qu’il a été bombardé «président de la République» syrienne est une pâle copie de la propagande occidentale, turque et israélienne qui l’a porté au pouvoir en marchant sur des milliers de cadavres.
Emmanuel Macron a édicté une série de directives à l’endroit de son «invité», notamment en ce qui concerne la conduite à suivre dans la gestion des affaires en Syrie, mais surtout dans les relations que le nouveau régime de Damas devra adopter avec le Liban voisin, chasse gardée de la France, et d’Israël avec lequel il devra, à terme, conclure des «accords de paix» et, donc, rejoindre la cohorte des dirigeants arabes qui ont signé l’infâme pacte de soumission à l’entité sioniste.
Cette conférence de presse tenue à Paris a, étrangement, coïncidé avec la déclaration du chef d’état-major de l’ANP, le général d’armée Saïd Chanegriha, qui, à l’ouverture d’un séminaire à Alger, a affirmé que l’Algérie n’acceptait aucune surenchère sur la lutte qu’elle a menée contre le terrorisme islamiste. Simple coïncidence, certes, mais le message est tout de même clair et ceux auxquels il s’adresse se reconnaîtront d’eux-mêmes.
K. M.
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