Le Femise pointe des «résultats médiocres» de l’économie algérienne

Le rapport-bilan livré sur l’économie algérienne par le Forum euro-méditerranéen des instituts de sciences économique (Femise) pour l’exercice 2013 a mis en évidence, chiffres à l’appui, les «résultats médiocres» réalisés par l’économie algérienne. «Au bout du compte, et bien que le pays ait jusqu’à présent été épargné par les troubles qu’a connus la région, l’économie algérienne affiche des résultats médiocres», soutient, en effet, le Femise qui estime, à ce sujet, que «les faits restent têtus» puisque, selon lui, «malgré les diverses réformes économiques et une position budgétaire solide, l’Algérie conserve les caractéristiques d’une économie dépendante du pétrole». «Au cours de la dernière décennie, la bonne gestion de la dette, confortée par une orientation à la hausse des prix du pétrole, a contribué à redorer l’image de l’Algérie au niveau international et lui a offert une occasion unique de développement. Pour autant, la transition vers une économie de marché n’a jamais été pleinement réalisée», constate encore le Forum euro-méditerranéen qui indique que le programme d’investissement entrepris par les autorités gouvernementales dans l’objectif d’élargir le champ économique et développer les infrastructures et les compétences a été freiné «par le manque d’accès au crédit et par des obstacles institutionnels». Abordant la problématique de l’emploi, le Femise estime que notre pays «n’a pas été capable de créer un nombre suffisant d’emplois hautement qualifiés». «L’Algérie souffre d’un décalage entre la demande et l’offre sur le marché du travail et du poids du secteur informel, largement lié aux problèmes d’emploi», relève le Forum pour lequel «le récent recul du chômage en Algérie est en grande partie dû à la forte croissance de l’emploi dans la Fonction publique». «Le recul du chômage dans les années 2000 est allé de pair avec une prépondérance croissante du sous-emploi, du travail temporaire et du secteur informel», indique encore le Femise qui précise, à ce sujet, que «50% des emplois créés au cours de la période 2005-2010 étaient temporaires, contre 30% dans les années 1990». Le Femise pointe du doigt, par ailleurs, la prééminence de la Fonction publique dans la création d’emplois ces dernières années, relevant que près de 12% du PIB sont affectés aux salaires du secteur public. Les salaires des fonctionnaires représentent, d’après le rapport du Femise, plus du tiers des dépenses gouvernementales (37%), un niveau de dépense jugé «colossal», surtout du fait qu’il ait augmenté de 25% entre 2009 et 2012.
A. Sadek
 

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