Des militaires et retraités de l’ANP rallient le candidat Benflis

De nombreux militaires et retraités de l’Armée nationale populaire ont rallié le candidat Ali Benflis, a-t-on appris de sources sûres. Ces ralliements, affirment nos sources, ne signifient pas qu’ils sont particulièrement contre le président sortant. Mais ils sont plutôt l’expression d’un «mécontentement» et d’un «dégoût» quant à la situation dans laquelle se trouve actuellement leur institution. C’est aussi une manière pour eux de dénoncer les pratiques de l’état-major, incarné par son chef, le général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah. Ce dernier, pour rappel, a été nommé chef de l’état-major de l’Armée en 2004 en remplacement du défunt Mohamed Lamari. Ses pouvoirs ont été renforcés en septembre 2013 après sa nomination également vice-ministre en remplacement de Abdelmalek Guenaïzia. Aujourd’hui, nombreux sont, en effet, ceux qui réprouvent la manière dont l’institution est gérée par Gaïd Salah et considèrent que l’ANP, qui a fait un grand pas vers la modernisation et le professionnalisme, «est malheureusement en passe de devenir une armée féodale». Ils imputent cette situation à la «confusion faite entre autorité et autoritarisme» et à la consécration de l’«idolâtrie» comme critère dans la «promotion» au détriment de la compétence. «Pour réussir et évoluer sur le plan carrière, il faudra faire dans l’éloge subjective et déclamer des poèmes à la gloire du grand chef», ont souligné les mêmes sources. Une «nouveauté», regrettent-ils, dans cette institution qui a su garder sa cohésion dans les moments les plus difficiles qu’a vécus l’Algérie. Ces soldats tentent ainsi de transmettre leur message qui n’est autre que leur crainte et leur peur, disent-ils, pour l’Armée. Le maintien de ces «pratiques» risque de saper le moral des troupes et de porter un coup dur à l’institution. Leur acte est motivé, assurent-ils, par le seul souci de mettre un terme à «ces méthodes de gestion d’un autre âge». Pour eux, Benflis pourra apporter un remède à cette situation, en effectuant le changement qui s’impose à la tête de l’institution. Ces militaires, qu’ils soient actifs ou à la retraite, restent, précisent nos sources, animés par leur sens de patriotisme et leur grand souci de préserver l’unité de l’Armée et resserrer ses rangs dans ces moments de grandes menaces à nos frontières. Ils estiment ainsi que «l’heure n’est ni pour les désaccords futiles ni pour les règlements de comptes». Le moment doit être celui du rassemblement de toutes les compétences pour «faire face aux dangers extérieurs qui pèsent sur la sécurité nationale». Du moins, c’est ce qu’ils espèrent.
S. Baker
 

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