La chronique laconique de M. Aït Amara – Bouteflika toujours vivant, Fillon déjà mort
Résumons. Chez nous, le doute plane sur l’état de santé du président Bouteflika depuis l’annulation in extremis de la visite de la chancelière allemande Angela Merkel à cause d’une bronchite inopportune. Mais depuis ce matin, tout le monde a laissé échapper un soupir. Ouf ! Notre confrère Anis Rahmani a souhaité un joyeux anniversaire au chef de l’Etat sur son compte Tweeter. Un vœu de longue vie à Abdelaziz Bouteflika qui fête ses quatre-vingt ans, nous apprend son journal qui a fait de la tendre pensée de son directeur à son très aimé Président une information digne de barrer sa Une d’une grosse manchette, car tenant lieu de communiqué officiel. Quoi qu’il en soit, nous voilà donc rassurés. Le Président se porte bien et il est bel et bien en vie, contrairement aux rumeurs les plus folles qui ont circulé ces derniers jours et que ses messages lus et relus à la Télévision publique n’ont pas suffi à dissiper. Il faudra, pour cela, attendre que Lakhdar Brahimi fasse un crochet par Zéralda pour une audience qui fera foi de la présence encore parmi nous de Son Excellence.
Résumons. A 1 600 kilomètres d’Alger se joue l’avenir d’un pays dont les soubresauts politiques intéressent les Algériens plus que leurs propres échéances électorales. Algeriepatriotique annonçait le retrait de François Fillon de la course et son remplacement par Alain Juppé, réduit à un simple «plan B», lui le ténor de la scène politique française qui tétait au sein du pouvoir quand Fillon usait encore ses fonds de culotte dans quelque école. Seulement voilà, «vous avez affaire à un combattant !» s’époumone l’ancien fidèle de Nicolas Sarkozy dont il est devenu l’antagoniste dans la chevauchée à l’Elysée. Jusqu’à ce matin, deux soutiens à l’irréductible mousquetaire se sont retirés, Nadine Morano et son porte-parole qui a mis son téléphone en sourdine depuis que le commandant du navire républicain a décidé de faire subir à son parti le même sort que le Titanic. La carte Juppé reste toujours de mise mais ce n’est pas la démocratie française que ce dernier sauverait s’il venait à adopter la posture de Batman mais la droite qui fonce droit sur l’iceberg.
M. A.-A.
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