Un ancien moudjahid accuse : «Djamel Ould-Abbès n’a pas fait la Révolution»

Abid conteste à Ould-Abbès la qualité de moudjahid et de condamné à mort. New Press

A deux jours du coup d’envoi de la campagne électorale, Djamel Ould-Abbès, secrétaire général du FLN, reçoit une nouvelle salve de la part, non pas de ses adversaires au sein du parti, mais d’un ancien moudjahid qui remet en cause son passé révolutionnaire. Dans une tribune publiée aujourd’hui dans le quotidien El-Watan, cet ancien moudjahid, Abdelkader Abid dit El-Berkchi, blessé lors de la bataille de Terça, à Aïn Témouchent, le 1er novembre 1954, conteste à Djamel Ould-Abbès la qualité de moudjahid et de condamné à mort dont il se prévaut.

«Dans ses derniers points de presse, le docteur Djamel Ould-Abbès s’est prévalu de la qualité de moudjahid. Or, partant du principe que même par milliers les abeilles se reconnaissent toutes dans la ruche et étant moi-même militant de la première heure dans la wilaya d’Aïn Témouchent, je ne garde aucune souvenance de sa participation à la Révolution. Tout ce qu’il a avancé sur ses pseudos activités de moudjahid ne sont, pour ma part, que pures affabulations», écrit cet ancien moudjahid qui défie M. Ould-Abbès de ramener une once de preuve de ses activités révolutionnaires durant la guerre de Libération nationale.

Abdelkader Abid affirme que «Djamel Ould-Abbès – installé alors à Aïn Témouchent en 1966 – s’arroge donc une qualité qui ne lui appartient pas. Sur ce, je ne peux, et avec moi tous les moudjahidine de la région, que m’élever contre un tel comportement dénué de morale». Cet ancien moudjahid dénonce ainsi une «usurpation de qualité» sur laquelle il refuse de se taire. «Libre à Ould-Abbès de se faire passer pour ce qu’il n’est pas, mais qu’il fasse de cette ignoble pratique un raccourci vers la respectabilité, l’instrument à ses fins propres, cela relève de la flibusterie», soutient Abdelkader Abid, qui dit avoir publié cette tribune pour corriger «les mensonges éhontés de Djamel Ould-Abbès».

«Selon lui, poursuit cet ancien moudjahid, il a fait la rencontre de Larbi Ben M’hidi et de Bitat à Aïn Témouchent. Monsieur Djamel Ould Abbès ! Pour avoir alors moi-même accueilli et abrité ces valeureux hommes dans la wilaya (les moudjahidine d’Aïn Témouchent en témoigneront), je vous mets au défi de citer un seul moudjahid qui puisse se rappeler de vos rencontres avec ses grands militants et de nous dire dans quelles circonstances avaient-elles eu lieu. Je vous mets aussi au défi d’appuyer vos fausses allégations par la moindre petite preuve ou ne serait-ce que de mettre à la disposition de la presse nationale ce pseudo-document de condamné à mort que vous aviez fièrement brandi lors d’un de vos points de presse», ajoute cet ancien moudjahid qui semble bien connaître le «passé révolutionnaire» de Djamel Ould-Abbès.

«Vous avez ensuite prétendu avoir pris les armes le 1er novembre 1954. Citez-nous alors les noms de vos compagnons d’armes et dans quelle zone étiez-vous actif. Je parierai sur mon honneur que vous ne répondrez jamais à cette question. Honte à vous ! Pour terminer, je dirai à Monsieur Djamel Ould-Abbès : comme vous présidez aux destinées d’un grand parti, je vous inviterai à mieux le servir en agissant avec honnêteté, ainsi servirez-vous votre pays en vrai patriote et non en faux moudjahid», conclut Abdelkader Abid dit El-Berkchi. Une lourde charge et des accusations auxquelles devrait répondre Djamel Ould-Abbès, qui met en avant son statut d’ancien moudjahid comme une armure contre ceux qui au sein du FLN contestent sa légitimité.

Sonia Baker

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