Un rassemblement du MAK à Paris raté malgré le soutien de Bernard-Henri Lévy

Ferhat Mehenni lors de la présentation en avant-première d'un film de Bernard-Henri Lévy. D. R.

Le rassemblement auquel a appelé le Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK) pour dimanche à Paris n’a pas eu un grand écho en Algérie, et n’a drainé qu’un nombre limité de sympathisants, selon une source locale, et comme le montrent des images filmées par des amateurs et diffusées sur les réseaux sociaux. Rien à voir avec les anciennes manifestations qui attiraient beaucoup plus de monde, alors que l’enjeu, cette année, pour les dirigeants de cette organisation, est de prouver sa capacité de mobilisation après l’éclatement de sa structure en Kabylie, et surtout d’intéresser la classe politique française en pleine campagne électorale.

Une action que ses initiateurs voulaient comme une avant-première de la manifestation prévue le 20 avril, pour célébrer, en France et en Kabylie, le 37e anniversaire du Printemps berbère.

Ont pris part au rassemblement, aux côtés du chef du MAK, Ferhat Mehenni, le représentant du MAC (Mouvement pour l’autodétermination des Chaouis), un succédané du MAK sans réel ancrage, ainsi que Mohamed Debbouz, le frère de l’avocat Salah Debbouz, proche des autonomistes du M’zab, qui venait de lancer une pétition appelant à la libération des «détenus politiques», à leur tête Kamel-Eddine Fekhar.

D’aucuns expliquent ce reflux du MAK-Anavad – littéralement «gouvernement», nouvelle appellation de l’organisation autonomiste après la dissolution de la structure activant en Algérie –, par l’effilochement somme toute prévisible de mouvement en raison de la crise interne qui a provoqué une saignée de ses membres, suite à la dissidence il y a quelques mois de son représentant en Algérie, Bouaziz Aït Chebib, qui récuse ouvertement la tendance à la radicalisation du mouvement et sa démarche politique.

Pourtant, d’énormes moyens avaient été mobilisés, dont une grande affiche calquée sur une publicité commerciale, pour réussir la manifestation de ce dimanche. Celle-ci a même bénéficié, au passage, du soutien de Bernard Henri-Levy, dont le soutien aux mouvements séditieux dans les pays du Sud et la contribution aux insurrections violentes, se passent de tout commentaire. Sa revue en ligne La règle du jeu a relayé l’appel au rassemblement, en disant accepter une invitation qui a été adressée par Ferhat Mehenni au funeste apôtre du sionisme.

«Ces marches, lit-on dans l’article de promotion, revêtent cette année une importance particulière car elles interviennent au moment du dépôt par Ferhat Mehenni auprès du secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, d’un mémorandum demandant « la reconnaissance formelle du droit du peuple kabyle à son autodétermination ».» Et de reprendre textuellement une des hérésies énoncées dans ce pseudo mémorandum, à savoir que la Kabylie «mérite de rejoindre l’Organisation des Nations unies et de prendre place en son sein en tant que nation et en tant qu’Etat libre et indépendant. Il est venu le temps, pour elle, de dissoudre les liens politiques qui, depuis 1857, la rattachent de force à l’Algérie» (sic).

Rabah A.

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