Un descendant du chahid Boumendjel défend le film censuré sur Ben M’hidi

Ben M'hidi
Tournage d'une scène du film censuré sur Larbi Ben M'hidi. D. R.

Par Sarah L. – En réponse à un commentaire adressé à Algeriepatriotique relatif au film controversé sur le héros de la Révolution Larbi Ben M’hidi, Karim Boumendjel, descendant d’Ali Boumendjel, avocat et militant politique, a réagi en prenant la défense du réalisateur, tout en regrettant que des citoyens critiquent l’œuvre sans même l’avoir visionnée.

«Vous n’avez même pas vu le film puisqu’il n’est pas encore diffusé, vous ne connaissez même pas la controverse entre le pouvoir et le très professionnel Bachir Derraïs, connu pour son honnêteté intellectuelle, son patriotisme et vous êtes d’accord avec cette censure», dénonce Karim Boumendjel dont l’aïeul a été torturé et exécuté par les parachutistes du général Massu. «Tout le monde est unanime pour dire que Bachir Derraïs a fait en amont tout un travail sérieux de recherche, d’interviews avec des personnalités algériennes de renom avant de faire le scénario et de réaliser ce film sur Ben M’hidi», rappelle-t-il. «Mais voilà, ajoute-t-il, qu’on évoque la France pour justifier cette censure», argue-t-il, soulignant que si des internautes «voient dans la France ou le Maroc des exemples à prendre ou qu’ils trouvent avec ces pays des points de repère ou de comparaison, c’est leur problème».

«Je suis peut-être subjectif, mais je suis convaincu que le pouvoir, dont tout le monde connaît les méthodes, ne veut pas que certaines scènes apparaissent, celles qui peuvent les compromettre quelque part ou viser quelques-uns», confie Karim Boumendjel qui se dit favorable à une autorisation de la programmation de ce film «quitte à le critiquer par la suite par les Algériens, les personnalités historiques et les historiens».

«Le pouvoir politique algérien a les moyens médiatiques et matériels pour organiser et engager ce type de débat public, mais il a peur des débats démocratiques et libres», dénonce encore le militant des droits de l’Homme.

S. L.

Comment (18)

    Iwen
    10 décembre 2018 - 15 h 51 min

    Il n y a qu’un seul héro, c’est le peuple Algérien! Appelez ce filme comme vous le voulez, mais en premier et en dernier(sans oublier au milieux, aussi) c’est le peuple qui doit être mise en avant, car cette révolution, n’a été obtenu que parce que le peuple c’est transformé pour atteindre cette force dirigé, certes contrôlé, pour venir à bout de l’ennemie colonial.

    Ce n’est pas un songe, c’est la réalité et on ne veut pas que cela devienne un mensonge type « hollywoodien » , pour du spectacle au détriment du respect de l’effort consentit par le peuple !

    Cependant, je ne l’ai pas vu, mais je fais confiance à ceux qui ont émis un avis défavorable, je ne veux pas qu’il y est un précédent qui ouvrirait la porte à n’importe quelle histoire !

    Je pense qu’il est possible de nous raconter une autre histoire, celle des années 90, ou là, il y a de la matière à un tas d’histoire !

    timour
    9 décembre 2018 - 16 h 39 min

    Diyah-dz8/12/2018
    Et toi, tu parles au nom de qui?
    Quand on veut donner des leçons on se renseigne sur le métier d’avocat et on ne raconte pas d’histoires à dormir debout. Un avocat défend un accusé quel qu’il soit et c’est son rôle.
    Ce fils d’un grand chahid dit simplement
    Qu’il est favorable à une autorisation de la programmation de ce film quitte à le critiquer par la suite. Où as-tu vu qu’il y avait Humiliation: as-tu vu le film?
    Kahina-dz8/12/2018
    « La sœur de Ben M’hidi est plus crédible que ce descendant qui sort de je ne sais d’où. »
    …qui sort de je ne sais où.
    Quand on lit tes propos sur un site patriotique à propos du fils de Maître Ali Boumendjel on ne peut être qu’écœuré devant tant d’ignorance concernant l’Histoire de notre Indépendance.
    Fils d’un instituteur kabyle, Ali Boumendjel nait à Relizane et fait sa scolarité à Larbaâ. Brillant élève, il décroche une bourse qui lui permet d’entrer au collège Duveyrier de Blida, « pépinière nationaliste » où il rencontrera d’autres personnalités de la révolution algérienne telles que Abane Ramdane, Benyoucef Benkhedda et Saad Dahlab.
    En 1946, à la création de l’Union démocratique du manifeste algérien (UDMA) il en devient membre et devient, après 1954, l’avocat des nationalistes algériens. En 1955, il intègre le FLN, et fait la liaison entre l’UDMA et le FLN.
    Il est arrêté le 9 février 1957, détenu en divers lieux de la région d’Alger et torturé. Il est ensuite exécuté par défenestration, afin de maquiller son assassinat en suicide. Paul Aussaresses a confirmé, dans son livre confession, que l’exécution avait bien été planifiée.
    En 1999, il reçoit l’Ordre du mérite national algérien à titre posthume.
    Maître Karim Boumendjel est je crois plus habilité que toi à donner son avis sur ce cas de censure avéré qui ne grandit pas notre pays.

    At Dahman
    9 décembre 2018 - 9 h 28 min

    Nos historiens, nos écrivains et nos artistes ont le devoir sacré de prendre librement en charge l’écriture de notre l’Histoire! Qu’ils en débattent sans contrainte et sans « arbitres » étrangers « spécialistes » autoproclamés de l’Histoire de notre pays. Méditons sans cesse l’aphorisme du grand historien étatsunien Howard Zinn « tant que les lapins n’auront pas leurs propres historiens, leur Histoire sera racontée par les chasseurs! »

    Question
    8 décembre 2018 - 23 h 51 min

    Pourquoi une partie de ce film a été tournée en Tunisie ( et en devises).. ?

    UMERI
    8 décembre 2018 - 19 h 23 min

    Ceux qui sont derrière la censure, ne veulent pas voir la réalité en face. Certes, les algériens, n’ont pas eu droit de regard pour voir le film. Mais, en haut, on nous a habitué a voir des films, dits révolutionnaires, bâclés, pour ne pas connaitre la vérité sur l’ Histoire de la Révolution. Ex: le film sur le colonel Krim belkacem et le colonel Lotfi, en est la preuve.Cessez de prendre les algériens, pour des demeurés.

    CYTOYEN
    8 décembre 2018 - 17 h 09 min

    Personnellement je comprends la frustration du réalisateur Bachir Derrais et son combat qui relevent du domaine de l’artiste. Mais il faut reconnaître aussi le droit de regard pour ceux qui ont contribués au financement du film.Un droit tout à fait légitimement fondés d »autant plus lorsqu’il s’agit d’instances officielles ce qui pourrait conférer un caractère officiel à la narration et dans ce cas à l’histoire qui reste controversée tout de même .
    A HOMMYWOOD les film qui traitent de l’histoire des Etats Unis d’Amérique pourtant réputée grande nation démocratique obéissent au regard non écrit de l’establishment officiel.Maintenant il faut trouver le moyen et il existe surement de permettre la diffusion du film et sauvegarder les efforts consentis par le réalisateur .

    mergou
    8 décembre 2018 - 16 h 54 min

    En fait, c’est comme pour le foot, chaqu’un a son histoire d’Algérie.

    DYHIA-DZ
    8 décembre 2018 - 15 h 51 min

    C’est l’avocat qui parle et non pas un descendant du Chahid Boumendjel.

    L’ avocat nous dit, laissez l’humiliation du Chahid passer et puis critiquer.
    NON M. L’avocat. Il faut stopper le mal avant son déclenchement.

    Généralement les avocats sont capables de défendre même les accusés avérés, C’est leur gagne pain.

    Kahina-DZ
    8 décembre 2018 - 15 h 47 min

    Nous n’avons pas besoin de voir le film, nous avons lu les déclarations du réalisateur qui a bien décrit le film. C’est suffisant !!

    La sœur de Ben M’hidi est plus crédible que ce descendant qui sort de je ne sais d’où.

    NON à ceux qui veulent détruire la mémoire de nos Chouhadas.

    En 2018, les Harkis ont plus de valeur . Malheureusement.

      Anonyme
      8 décembre 2018 - 19 h 18 min

      Kahina , si tu es algérienne lis ça…..selon l’édition 2018 du Global Knowledge Index, élaboré par le Programme des Nations unies pour le développement, notre pays pointe à la peu glorieuse 104ème position sur 134 pays étudiés dans le cadre de cette deuxième édition du GKI, rendue publique le 5 de ce mois…. alors kahina ainsi que d autres comme toi méritiez ce classement…aucun art d analyse ou de logiques..juste la négation sans avoir l évidence entre les mains.. n est ce pas la l évidence du charlatanisme….! Vous méritez la dernière classe

    Bouzorane
    8 décembre 2018 - 15 h 23 min

    Il fallait d’abord des études biographiques sérieuses, réalisées par des chercheurs spécialisés.
    Aucune biographie, aucune étude académique sur notre révolution et nos héros!
    Ou sont les thèses sociologiques, psychologiques, anthropologiques,…???
    Où sont les descriptions des batailles et les analyses des stratégies militaires???
    Où sont les biographes spécialisés et attitrés???
    Partout dans le monde, on commence d’abord par des recherches scientifiques, viennent ensuite les publications prolifiques et c’est seulement après qu’apparaissent les « adaptations sur grand écran »… sans oublier la création, l’entretien et le développement de mythes fondateurs!!!
    Nos intellectuels ont failli. Nos intellectuels sont des traîtres!!
    Que peut-on attendre de ces complexés qui pensent que l’Algérie n’est pas assez importante pour eux?
    Que peut-on attendre d’un Lhouari ADDI qui a déclaré : « nous avons besoin d’un Kant musulman »!!!??.. devinez à qui renvoie le « nous »… surement pas aux Algériens!!!… à qui s’adresse donc ce Monsieur et ses semblable??? Tous ces acculturés complexés ont voulu s’adresser à un auditoire imaginaire et sont tous atteints du déni de réalité et du déni de la Patrie!

    Hend Uqaci
    8 décembre 2018 - 15 h 13 min

    Moi je trouve que ce n’est pas gentil de censurer la censure . Parce que justement entre les copropriétaires , les ayant-droit et les héritiers, nous autres les indus locataires nous avons l’impression de squatter la propriété.

    Ce descendant dit que ce film dit la vérité, la sœur à Ben M’hidi dit qu’il ne dit pas la vérité, pour une raison que même la raison ignore, et le pouvoir lui dit , que ce n’est pas sa vérité. Sans parler de la colonisation qui ne dit pas sans consentir.

    Finalement, quand est-ce que vous allez arrêter de nous embrouiller avec la colonisation ?

    1commentaire
    8 décembre 2018 - 15 h 04 min

    Un film sur l’histoire de l’Algérie censuré ne cherchons pas le pourquoi de le censure nous somme gouverner par des traîtres à la nation voilà le pourquoi on le sais tous qu’es qu’on attend pour faire changer cela pour la jeunesse et les générations futurs rien !!!…

    MELLO
    8 décembre 2018 - 14 h 39 min

    Bachir Derrais est un professionnel, ceux qui ont procédé à la censure de son film sont des calculateurs politiciens. Comme le dit si bien Mr Boumendjel, laissant ces professionnels nous ouvrir les yeux sur ce pan de l’histoire qui nous a été brouillé , aussi bien par ces tenants du pouvoir , que par là France colonialiste.On doit comprendre que Ceux qui nous gouvernent , pour la plupart n’ont pas participé à cette guerre , ne veulent pas que certaines vérités ne soient dites et ne soient diffusées , car cela mettrait en doute leurs discours favoris en langue de bois. Comme, je l’ai proposé, diffuser ce film et laisser ce peuple porter sa critique. Mr Bachir Derrais aura cette honneur d’être face à la critique populaire, il le voudrait bien.

    Abou Stroff
    8 décembre 2018 - 14 h 05 min

    comme tous les algériens lambda, je n’ai pas vu le film. cependant, comme tous les algériens lambda, je ne suis pas dupe concernant les vraies raisons qui ont poussé le pouvoir en place à interdire le film.
    je pense que le film a été interdit de sortie parce que la trame qu’il développe va à l’encontre de certains mythes que le pouvoir en place depuis 1962 essaye de nous faire prendre pour la réalité (sans grand succès d’ailleurs).
    en effet, une grande partie de notre histoire anti-coloniale est occultée, pour ne pas dire falsifiée pour permettre à un nombre impressionnant de « planqués » et de « harkis » de cacher leur passé douteux.
    moralité de l’histoire: il n’y en a aucune à part le fait que l’Histoire de la guerre d’indépendance est à écrire parce que, jusqu’à présent, ceux qui se sont donné le beau rôle, alors qu’ils n’ont fait que profiter du sacrifice des autres, sont toujours aux postes de commande.

    Ain Amina
    8 décembre 2018 - 13 h 36 min

    Je suis contre la censure de tout oeuvre d’art pour peu que l’auteur respecte les limites de la décence et que l’oeuvre n’est attentatoire à la vie privée des personnes et aux lois nationales et universelles qui régissent la création.
    Ceci dit, chacun peut avoir son opinion sur un film que seuls quelques privilégiés ont visionnés.
    Pour ce qui est du film de Derrais sur le martyr Larbi Ben M’hidi une icone de la lutte pour libérer l’Algérie du joug colonial, il est certain que cette oeuvre ne peut pas passer inaperçue et ne pas soulever de vagues. Sinon pourquoi avoir attendu 56 ans après le recouvrement de l’indépendance pour lui consacrer un film? On a bien baptisé une grande artère au cœur de la Capitale mais est-ce suffisant pour honorer la mémoire de ce héros et en faire un repère dans l’imaginaire national et une source d’inspiration pour les jeunes qui aiment le pays?
    Je pose une question ( à un dinars dévalué) : Il se dit que les organismes producteurs ont investis 70 milliards de centimes pour réaliser ce film…Qui va absorber le manque à gagner..sachant que tout le personnel qui a travaillé ainsi que les organismes étrangers sollicités ont été payé dont certains en devises (à l’exception du scénariste Mourad Bourboune qui attend encore son dû)?
    Si le film est bon, il fera rentrer de l’argent et les producteurs auront un retour sur l’investissement. Si c’est un navet, qui assumera cette gabegie?

    Fils2Chahid
    8 décembre 2018 - 13 h 10 min

    Nos chahid ne demandent rien à personne est surtout ou pouvoir actuel;SVP laissez les tranquilles là ou ils sont;le cas de mon père et mes oncles,ont prie Dieu de ne pas survivre jusqu’a l’indépendance;ou ils sont tombé sur le champs d’honneur juste quelques mois avant l’indépendance;est c’est le cas de plusieurs millions de Chahid; s’ils ne voulaient pas connaitre l’indépendance,ils savaient pourquoi et d’ailleurs les faux moudjahid ont assassiné plus d’Algériens que l’occupant Français;et la preuve nous le vivons aujourd’hui;ou elle est la justice pour laquelle ont donner leur vies;ou est elle la liberté; l’égalité entre citoyens;ils ont chassé l’originale pour la copie prenne la place,GLOIRE A NOS CHAHID

    zad
    8 décembre 2018 - 12 h 16 min

    je suis du meme avis. ce n’est pas au pouvoir de jouer au censeur…laisser les algériens prendre leur avis normalement…l’épisode ben m’hidi et ben bella y est pour quelque chose…il ne faut plus mentir aux algériens sur l’histoire très douloureuse de la révolution

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