Le Vietnam : future puissance maritime

port Vietnam
Le Vietnam se tourne vers le développement de l’économie maritime. D. R.

Situé en bordure de la mer Orientale, le Vietnam dispose de 3 260 km de côtes s’étendant du nord au sud, d’une zone maritime vaste englobant des milliers d’îles de diverses tailles, dont les deux archipels de Hoang Sa (Paracels) et de Truong Sa (Spratleys).

Le Vietnam se tourne vers le développement de l’économie maritime pour renforcer sa résilience au changement climatique et doper sa croissance. Au Vietnam, la mer joue un rôle primordial sur le plan économique et de la sécurité. Aussi le développement d’une économie maritime efficace et durable revêt-il une signification importante pour l’économie nationale.

La restructuration de l’économie maritime s’est donné comme priorités de développement le tourisme maritime et insulaire, les énergies renouvelables, les biotechnologies, l’industrie pharmaceutique, la navigation, l’exploitation pétrolière et d’autres minerais, la pêche, la construction navale.

Immense potentiel pour une «économie bleue»

Situé sur l’une des voies maritimes les plus fréquentées au monde, le Vietnam entend étendre ses activités liées à la pêche et à l’exploitation du pétrole offshore. Le pays, première puissance démographique de la péninsule indochinoise, jouit d’excellents atouts maritimes. L’économie maritime représente à l’heure actuelle environ 50% du Produit intérieur brut (PIB) national. Riche en ressources maritimes, le pays tente d’en optimiser l’exploitation pour s’assurer une nouvelle voie de développement. Concernant l’industrie maritime, il concentre ses efforts sur l’exploitation gazo-pétrolière, l’électricité éolienne ou encore la transformation des fruits de mer.

La mer et les îles jouent un rôle majeur dans le développement de l’économie maritime d’un pays. Un littoral de plus de 3 260 km de longueur et la présence de milliers d’îlots, d’îles et d’archipels permettent au Vietnam d’espérer développer une «économie bleue» durable. La mer du Vietnam comprend plus de 20 écosystèmes marins originaux qui abritent tous une riche biodiversité. Environ 11 000 espèces vivantes peuplent la mer vietnamienne. Parmi ces espèces, on trouve 2 400 espèces de poissons, 653 espèces d’algues marines, 225 espèces de crevettes marines, 617 espèces de coraux… En outre, 1 300 espèces sont endémiques. C’est une bonne base pour le développement stable de la pêche, du tourisme et la préservation de la biodiversité. Ainsi, le développement économique maritime doit être intégré à la conservation afin de construire un système économique durable en mer, autrement dit, une «économie bleue».

Riche en ressources maritimes, le pays tente d’en optimiser l’exploitation pour s’assurer une nouvelle voie de développement. Le développement de l’économie maritime est considéré comme l’un des objectifs importants du Vietnam. Selon le département général des mers et des îles, il existe environ un million d’hectares submergés abritant des zones de reproduction et des espèces aquatiques rares. On y recense 5,4 millions de tonnes de poissons avec un potentiel d’exploitation durable estimé à 2,4 millions de tonnes par an.

Outre les ressources halieutiques, le Vietnam a découvert dans ses eaux territoriales 35 types de ressources minérales dont du pétrole, des métaux, des matériaux de construction et des pierres précieuses. Les golfes du Tonkin et de Thaïlande, les archipels de Hoàng Sa (Paracel) et Truong Sa (Spratly) ainsi que le plateau continental du Vietnam offrent de grands potentiels dans l’exploitation pétro-gazière. Par ailleurs, la mer Orientale est l’une des quatre régions d’Asie de l’Est qui recèle un potentiel énorme en matière d’énergies renouvelables, notamment en clathrate, une matière servant de combustible pour un type d’énergie propre qui peut remplacer les énergies carbonées.

Avec 126 superbes plages, le pays possède des conditions favorables au développement des services de tourisme et de transport maritime. En effet, 50% des grandes villes sont des cités côtières. Le pays dispose de 145 estuaires et de nombreux ports maritimes, sans compter une centaine de lieux destinés à accueillir des ports dans le futur.

Ces dernières années, le PIB de 28 localités côtières a augmenté de 7% tandis que celui du pays était sujet à une croissance de 6%. En 2017, il représentait 60,5% du PIB national. Le revenu par tête d’habitant a donc atteint 65 millions de VND. Bien que la valeur ajoutée de l’économie maritime ait connu une augmentation au cours de ces dix dernières années, le gouvernement devra encore faire des efforts pour édifier une économie maritime puissante.

Le Vietnam se rêve en puissance maritime

La «stratégie maritime du Vietnam» s’articule autour des objectifs majeurs suivants : développer les secteurs économiques et scientifico-technologiques ; renforcer la défense et la sécurité ; atteindre une contribution du secteur maritime de l’ordre de 53-55% au PIB national et obtenir un revenu per capita deux fois plus élevé que la moyenne nationale. Le Vietnam souhaite également construire de nouveaux ports maritimes internationaux et mettre en place un management efficace.

L’Assemblée nationale (AN) et le gouvernement ont œuvré de concert avec le Parti communiste du Vietnam (PCV) pour mettre au point une stratégie visant à changer radicalement la physionomie de l’économie maritime nationale. L’AN a adopté des lois sur la mer du Vietnam (2012), les ressources naturelles, l’environnement maritime et insulaire (2015), le Code de navigation maritime du Vietnam (2015), la loi sur l’aquaculture (modifiée et complétée en 2017), etc. Le gouvernement a promulgué plus de dix arrêtés et le Premier ministre a fait de même pour plus d’une centaine de décisions concernant la gestion de l’Etat, la mise en œuvre des lignes, politiques, stratégies, aménagements et programmes de développement socio-économique, de garantie de la défense et concernant la sécurité maritime et insulaire.

Lors de ces dix dernières années, les ministères et secteurs du ressort central comme local ont fait des efforts pour intégrer de manière concrète et efficace la stratégie maritime dans les programmes et projets de développement de l’économie maritime. L’économie de navigation maritime a connu des évolutions remarquables. Les secteurs du transport maritime, des services portuaires et de la construction navale ont enregistré un rythme de croissance de 22% par an pendant la période 2007-2010 et de 13% par an pour la période 2011-2015. Jusqu’en octobre 2019, la flotte du pays représentait un tonnage total de plus de 7,8 millions de tonnes, se classant au 4e rang au sein de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) et au 30e rang mondial. Le volume de frets manutentionnés via les ports maritimes a augmenté d’année en année pour atteindre près de 650 millions de tonnes en 2019.

Depuis la mise en œuvre de la stratégie maritime, de nombreuses zones économiques et urbaines ont été édifiées le long du littoral. Fin 2019, le pays comptait 18 zones économiques côtières sur une superficie totale de près de 845 000 ha, attirant 78,6 milliards de dollars d’investissement. En 2019, les zones économiques (ZE) côtières ont réalisé un chiffre d’affaires total de plus de 8 milliards de dollars et exporté pour plus de 5 milliards de dollars, contribuant au budget de l’Etat pour environ 35 000 milliards de dôngs. Ces ZE ont également créé des emplois pour environ 130 000 travailleurs. Cependant, pour devenir une puissance maritime, il faut une pensée de renouveau, faire en sorte que développement et conservation aillent de pair. L’édification d’une économie maritime verte doit se baser sur une approche intellectuelle et la créativité, avec l’accent mis sur les ressources naturelles.

Le ministère vietnamien de l’Industrie et du Commerce a approuvé le plan de développement de l’industrie et du commerce maritimes pour 2025. Ce plan a pour but d’optimaliser la croissance de ces deux domaines en les modernisant.

Les objectifs sont ambitieux : l’industrie maritime doit enregistrer une croissance de 9 à 9,5% entre 2016-2025 et de 10,5 à 11% entre 2021 et 2025. Pour l’exportation, le taux de croissance doit se maintenir dans une fourchette comprise entre 13,5 et 14% pour la période 2016-2025 et entre 13 à 13,5% pour la période 2021-2025.

Concernant l’industrie maritime, le Vietnam concentre ses efforts dans l’exploitation du charbon, l’exploitation gazo-pétrolière, l’électricité éolienne ou encore la transformation des fruits de mer. Pour le commerce, le plan prévoit différentes mesures destinées à accroître les exportations et les importations.

Le gouvernement vietnamien détermine toujours que le développement économique maritime est l’une des mesures les plus efficaces pour protéger la souveraineté sur la mer et les îles.

C. P.

 

 

Comment (7)

    Et nous zôtre ???
    11 mai 2020 - 20 h 53 min

    Arrêtez de ne glorifier que les autres pays, même notre pays est un grand pays avec ses richesses, avec ses cerveaux et sa main d’oeuvre qualifiées, avec ses 1200 kms de côte, son potentiel touristique , donc mat’he’grouche ya el khaoua!

    PS : Mais hélas nos richesses sont toujours sous terre, nos cerveaux et notre main-d’oeuvre qualifiées se sont exilés, notre côte sert de déversoir aux pollutions en tout gendre, notre patrimoine touristique est laissé en jachère ou aux tempêtes de sables !

    1commentaire
    11 mai 2020 - 18 h 04 min

    Aucune comparaison à faire entre les deux l’un avance et l’autre recule, l’un à des personnes qui œuvre et de vrais patriotes et l’autre il vole et fait que de Harkas traître à la nation ils sont beaucoup encore il paraît même que les descendants de l’actuel président était au service de l’occupant français donc chez nous sa continue encore et encore malgré le Hirak j’espere qu’après le corona il aura un renouveau du Hirak pour cette fois les faire dégager définitivement pour cette fois avancer pour de non incha’Allah

    Abou Stroff
    11 mai 2020 - 13 h 22 min

    au vietnam, il n’y a ni généraux-beznassa, ni parti (le fln en algérie) alibi qui couvre, grâce sas langue de bois, la prédation sans toutes ses formes.
    au vietnam, on ne s’engage pas en politique pour s’enrichir mais on s’engage en politique pour servir son pays et son peuple.
    au vietnam, le peuple travaille dur pour joindre les deux bouts et n’attend pas que l’Etat lui fournisse gite et couvert.
    au vietnam, il y a des leaders qui anticipent les contraintes et les opportunités de l’économie mondiale et ajustent leurs plans pour optimiser leurs décisions.
    au vietnam, le parti au pouvoir est dirigé par la crème de la société alors que dans d’autres pays, les partis au pouvoir sont squatté par les déchets de la société,
    etc….
    moralité de l’histoire: il n’y en a aucune, à part la mention d’un fait indéniable: au vietnam, ils ont eu Ho Chi Minh et Giap, en algérie, nous avons eu benbella et gaïd salah. cherchez l’erreur.

    Salem melkhouf
    11 mai 2020 - 10 h 46 min

    Chez nous c’est la tchippa et la corruption qui jouent un rôle économique, la mer sert de cimetière pour nos haragas, rohi ya bladi rohi.

    Anonyme
    11 mai 2020 - 10 h 32 min

    Voici un pays avec des similitudes de luttes avec le nôtre, mais une gestion d’après guerre et de reconstruction autrement plus efficace et plus honnête, car menée par de vrais patriotes et non pas une Issaba sans foi, ni loi. Et dire qu’étant petit, je voyais Boutekhriba et Boumedienne accompagnés le Généralissime Giap en visite en Algérie. Quel décalage!!!!

      Elephant Man
      11 mai 2020 - 17 h 36 min

      @Anonyme
      Posez-vous la question de savoir pourquoi notre Président défunt si El Houari Boumedienne Allah Yarhmou a été assassiné.
      Vous comparez l’incomparable le Vietnam n’est pas la françaFRIC et ne regorge pas de richesses naturelles de pétrole et gaz comme en Algérie (décennie noire guerre terroriste sioniste par procuration) en Libye en Syrie…en Irak..au Yémen..Venezuela..
      Qui n’a pas intérêt à ce que l’Algérie se développe de manière égalitaire….à qui profite le crime comme toujours …

        Anonyme
        11 mai 2020 - 19 h 28 min

        Je n’ai jamais douté de l’assassinat de Boumediène , Israël, France, aidés par des pays Kharabe( destruction en arabe), J’accuse nommément notre cher voisin, le Maroc. ceci dit, l’Algérie paye jusqu’aujourd’hui les monumentales erreurs de Boumediène.

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