Suite à l’affaire de Constantine : des poètes algériens préparent une caravane au Sahara Occidental

Nous apprenons de sources sûres qu’un groupe de poètes algériens s’apprête à organiser une caravane au Sahara Occidental, en réponse à la déclaration de Constantine signée le 17 août dernier par d’autres poètes algériens et marocains, appelant à la «normalisation» des relations entre les deux pays, interprétée comme un appel à la réouverture des frontières. Les initiateurs de cette action culturelle prévoient, ajoutent nos sources, d’organiser des soirées poétiques dans les territoires libérés du Sahara Occidental. Par ailleurs, nous apprenons que les «Nuits de la poésie» organisées dans le cadre de la manifestation «Constantine, capitale de la culture arabe 2015» ont été annulées, suite à la publication de cette déclaration suspecte, et dont la dernière soirée est prévue jeudi prochain – elle était déjà programmée – et sera consacrée à l’Egypte. Les rédacteurs du document ont subrepticement donné une orientation malveillante à un appel censé être apolitique. Les signataires de l’appel estimaient que les deux peuples, algérien et marocain, avaient suffisamment de ressources pour restaurer «notre destin commun pour un avenir du Maghreb uni et plus éclairé», et que «si la politique et ses vicissitudes ont quelques raisons d’attiser les animosités passagères (…), nous, les poètes et écrivains des deux pays, réunis en cette "Nuit de la poésie marocaine", ici à Constantine, nous nous occupons de l’essentiel qui constitue l’existence de nos peuples». L’appel était signé par une dizaine de poètes d’expression arabe, dont quatre Marocains invités par les organisateurs. Le programme des «résidences de création» organisé dans le même cadre et animé par Bouzid Harz Allah a également été raccourci, mais pour des raisons de budget. Alors que d’autres manifestations culturelles devraient être, à l’avenir, soit annulées, soit fusionnées, comme l’a décidé le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, qui, dès le lendemain de son investiture, avait pointé du doigt le caractère «budgétivore» de nombreux festivals nationaux et internationaux, dont certains sont cycliquement au centre de scandales financiers qui ont fini par entacher leur réputation.
R. Mahmoudi

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