Administration complice ?
Par Kamel Moulfi – Les formations politiques de l’opposition ont-elles raison de s’attaquer à l’administration, accusée implicitement d’ingérence dans le processus électoral qui doit aboutir, le 23 novembre prochain, au renouvellement des Assemblées populaires communales et de wilaya (APC et APW) ? Elles lui reprochent d’avoir injustement rejeté des candidatures qui figurent sur leurs listes, entraînant ainsi automatiquement leur retrait des communes et wilayas concernées où les partis de la majorité présidentielle auraient ainsi, selon elles, la partie facile, sans concurrence sérieuse.
Le motif de cette manœuvre de l’administration serait la préparation, dès maintenant, de l’élection présidentielle de 2019. Mais ces accusations, qui ne sont étayées par aucune preuve réelle, sont perçues tout simplement comme des éléments de propagande électorale. D’autant plus que les partis qui s’estiment lésés ne vont pas plus loin que la dénonciation verbale, en se privant du recours auprès de l’instance institutionnelle habilitée à intervenir en pareils cas.
Après le raz-de-marée abstentionniste qui a marqué le scrutin du 4 mai dernier, quel sera le taux de participation aux élections du 23 novembre ? C’est la question qui tarabuste aussi bien les partis de la majorité que ceux de l’opposition. L’idée que les élections locales ont toujours mobilisé plus que les législatives, du fait de la dimension de proximité avec les électeurs que revêt le renouvellement des APC et APW, semble ne plus tenir la route. La désaffection perceptible chez les électeurs à l’égard du rendez-vous du 23 novembre a de quoi laisser craindre que les bureaux de vote seront, encore une fois, massivement boudés.
La morosité du contexte économique et social qui déteint sur sa dimension politique est pour beaucoup dans le peu d’intérêt accordé aux prochaines élections locales.
Dans cette ambiance peu propice à la mobilisation, les allégations de fraude anticipée lancées par les partis de l’opposition engagés dans cette ruée vers le koursi local ne vont pas arranger les choses.
K. M.
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